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DEUX SAISIES EN UNE JOURNÉE

3 moutons sont morts de faim en région namuroise

Le vendredi 19 janvier, la région namuroise a été le théâtre de deux saisies en à peine une heure, exécutées en présence de l’AFSCA, de la police et de l’Unité du Bien-Être animal de Wallonie. Les associations Le Rêve d’Aby et Equi Chance sont intervenues pour prendre en charge des moutons laissés sans soins et agonisants sur deux sites différents.

Première intervention : onze moutons galeux et abandonnés

Lorsque les équipes des associations arrivent sur place, le constat est affolant : un groupe de onze moutons est atteint de la gale à un stade avancé. Des touffes de laine jonchent le sol de leur prairie : les moutons se trouvent presque totalement dénudés. Pour la plupart, leur toison n’est qu’un amas de morceaux de laine, d’excréments, de boue et de poux. L’état de leur peau montre les ravages d’une gale non soignée.

La prairie sur laquelle se trouve le petit troupeau, en grande partie dépourvue d’herbe, ne comporte aucun abri ni abreuvoir, et seule une quantité minimale de foin est destinée à le nourrir.

Les animaux tremblent sous la neige et fouillent désespérément la terre à la recherche d’une quelconque nourriture. Leur maigreur atteste de la faim dont ils sont victimes depuis un certain temps.

À bout de force et rongé par la maladie, un jeune bélier agonise sur place. Il décédera quelques heures plus tard en présence d’un vétérinaire au refuge d’Equi Chance.

L’opération de sauvetage, particulièrement difficile vu les conditions climatiques, s’est réalisée avec prudence et a permis aux animaux de rejoindre les refuges pour recevoir eau, nourriture et soins.

Deuxième intervention : deux moutons n'ont pas survécu

La seconde décision de saisie fait suite à la découverte d’un cadavre de mouton sur le terrain d’une propriétaire qui négligeait son troupeau. Sur les lieux, trois moutons ouessants sont encore en vie, mais semblent extrêmement maigres. Ils ne reçoivent aucun complément de nourriture et doivent se contenter de l’herbe rare. Les abreuvoirs étant gelés, les moutons ne boivent tout simplement pas.

Devant la gravité des faits, les membres des associations doivent porter les animaux dans les bras pour les déplacer sans leur demander de puiser dans leurs dernières forces. Les moutons sont déshydratés et apathiques, ils ne réagissent presque plus aux stimulus provoqués par le chargement. Un mouton s’écroule dans le van du Rêve d’Aby et plonge dans un semi-coma avant son arrivée au refuge, il a demandé une prise en charge vétérinaire immédiate.

Des animaux dans un triste état

Les examens vétérinaires aux refuges confirment la négligence grave, et cela pour les deux groupes de moutons : ils sont déshydratés, affamés, envahis de parasites internes et externes, les plus jeunes souffrent d’un développement anormal probablement dû à un sevrage prématuré et les malheureux se déplacent sur des pieds qui auraient bien besoin d’un entretien.

L’état hygiénique intolérable des moutons a demandé aux équipes du Rêve d’Aby de tondre sans tarder le groupe de moutons galeux. Les premiers soins ont été réalisés sous supervision d’une vétérinaire : coupe des onglons, traitement contre la gale, réhydratation et réalimentation.

Certains moutons sont dans un tel état de faiblesse et d’épuisement qu’ils se laissent tomber lors de l’examen médical. Malheureusement, et malgré une nuit de soins intensifs, un mouton ouessant, renommé Ragnar par l’équipe du Rêve d’Aby, ne se relèvera pas. Pris en charge lors de la deuxième intervention, Ragnar avait été placé immédiatement sous lampes chauffantes, car il était en état d’hypothermie. Son état s’est rapidement dégradé et a demandé une nouvelle visite vétérinaire d’urgence. Placé sous perfusion, il a été veillé par un soigneur toute la nuit. Au petit matin, Ragnar a poussé son dernier souffle sous le regard impuissant des bénévoles de l’ASBL.

Quelles conséquences pour les propriétaires ?

La Région wallonne devra statuer sur la destination définitive des animaux survivants dans les deux mois qui suivent. Pour les associations, vu la gravité extrême des faits, il ne fait aucun doute qu’elles en obtiendront la garde définitive.

Les moutons étaient également en défaut d’identification, ce qui constitue une infraction supplémentaire à la législation.

D’ici peu, le Parquet prendra connaissance du dossier via le procès-verbal dressé et devra estimer s’il prend en charge pénalement ou non les dossiers. Les individus ayant maltraité les animaux se retrouveront alors devant les tribunaux et risquent de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.

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